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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 23:08

Pour cela, il a fallu que je résume les dix pages du discours de clôture de François BAYROU, qu'il me pardonne... Quelle difficulté ! Car, oui, tout y est vu, pesé, analysé et vraiment choisir fût une opération bien difficile. Il en reste trois pages et vraiment, je n’ai pas pu faire moins. Alors, j’ai imaginé que la France était le Département du Loiret pour positionner avec justesse notre canton de Beaugency.

Je vous laisse « traduire » et imaginer tout ce qu'on peut faire ensemble pour le Canton de Beaugency...

« Je n'ai pas oublié ce que nous avons fait ensemble ces derniers mois, ces dernières années. Je n'ai pas oublié combien fut rude la route, combien elle l'est encore, combien d'embûches et d'embuscades cette route a rencontrées et, je n'en doute pas, rencontrera. C'est au nom des embûches, des embuscades, que l'on mesure combien on dérange, c'est-à-dire combien on est en train de changer les choses dans son pays.

J'ai besoin que des visages nouveaux apparaissent, des sensibilités nouvelles et des expériences nouvelles et c'est ce renouvellement du mouvement que nous assumerons ensemble. J'ai trouvé que, de manière absolument ouverte, sans qu'il n'y ait aucun filtre d'aucune sorte, sans qu'il n'y ait aucun choix arbitraire d'aucune sorte, tout le monde ayant pu s'exprimer, quelquefois dans la vivacité –et moi-même cela m'arrive d'avoir de la vivacité.

Alors que ceux qui sont parfois l'objet de ces « coups de chaud » comprennent que c'est la chaleur du congrès.

Mais j'ai été extraordinairement frappé de la qualité de pensée, d'expression, par la distinction et par la qualité d'expérience de vous tous qui vous êtes exprimés, de votre sagesse et de votre équilibre et c'est une première réponse à tous ceux qui disaient « mais comment peut-on faire vivre ensemble des personnes qui viennent d'horizons différents ? ».

Car le moment est venu d'oublier les fractures, les étiquettes du passé, tout ce qui a empêché dans ce pays, au fond, l'immense majorité qui la forme et sur laquelle ce pays est assis, qui l'a empêché d'exister et de se faire entendre de manière à conduire, comme elle aurait dû le faire, les affaires de la France.

Je suis frappé depuis longtemps car quelque chose que j'ai entendu exprimer ce matin à la radio dans une interview par les adhérents de Nantes qui disaient « chez nous, il y a d'anciens RPR, d'anciens socialistes, d'anciens verts et beaucoup de personnes qui venaient de nulle part, à côté des militants centristes traditionnels. Nous n'avons aucune difficulté à vivre ensemble et nous croyons les mêmes choses ».

C'est cela qui nous soude, c'est cela le ciment et c'est pour cela que nous irons loin et que la France va nous rencontrer.

C'est pourquoi je dis : soyons fiers de notre nom. Il y avait, jusqu'à maintenant, les socialistes, les communistes, les gaullistes, il y a les démocrates. Démocrate, cela veut dire deux choses : cela veut dire citoyen de plein exercice, et cela veut dire porteur d'un projet de société qui est probablement le plus avancé et que l'on doit définir pour le XXIème siècle !....

Nous sommes un mouvement de résistance aux modèles qui essaient de s'emparer aujourd'hui de la mondialisation. Je vous demande d'avoir présent à l'esprit ce double sens du mot démocrate : revendication de la liberté et de la responsabilité du citoyen et porteur d'un projet de société qui ne s'accommode pas d'un modèle qui ferait disparaître un certain nombre de valeurs au profit des valeurs matérielles.

Partout, va se mettre en place cette double revendication : le progrès, c'est la responsabilité du citoyen, et le progrès c'est un projet de société de développement humain. Conscience et responsabilité… La revendication d'un citoyen responsable. Bien entendu, Il y a ceux qui pensent la République c'est l'équilibre des pouvoirs, la séparation des pouvoirs et l'indépendance réciproque des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques.

La France a droit à ce que lui soient données, en tout cas, proposées, j'espère un jour garanties, des institutions plus équilibrées qu'elle ne les a aujourd'hui. Mettre en conformité le texte avec la réalité. Le mal français est que la représentation parlementaire dépend de l'exécutif, du Président de la République et du gouvernement et pas de la confiance et du pluralisme du peuple.

Tant que vous n'aurez pas construit cette autonomie, cette liberté de parole, cette liberté de pensée de la représentation nationale par rapport à l'exécutif, vous aurez le déséquilibre, hélas, dans lequel nous sommes enfermés depuis des décennies. Le refus ou le presque refus, de donner au pays une loi électorale plus juste -car je n'accepte pas l'idée que 20 sièges, c'est-à-dire 3 ou 4 % de l'Assemblée nationale soit une loi électorale plus juste ! J'appelle cela un pourboire, un backchich ou de la charité publique et le citoyen ne relève ni du pourboire ni du bakchich ni de la solidarité publique. Un sondage récent est paru il y a deux ou trois semaines posant la question : quel serait votre vote aujourd'hui au premier tour de l'élection présidentielle. Les sondages donnaient 34 % à Nicolas Sarkozy. Sa présence sur les médias suffit naturellement à expliquer et, après tout, il l'a gagnée, cette hyper présence, le petit pas en avant que ce sondage notait. Il a 340 députés à l'Assemblée nationale. 34 %, 340 députés, cela tombe bien. Ségolène Royal était notée à 22 %. Il y a 220 députés de gauche à l'Assemblée nationale. Cela tombe bien. Nous, nous étions dans ce sondage à 17 % et nous avons 3 députés -les trois à la tribune- à l'Assemblée nationale ! Où est la justice ? Où est le respect du peuple ? Où est la prise en compte du pluralisme ? Ce n'est pas le nombre qui fait le citoyen. La démocratie, ce n'est pas la dictature de la majorité, c'est la protection des minorités, le droit d'expression de toute minorité à l'Assemblée nationale.

Le Général de Gaulle, sur les institutions de la IVème République avait un jugement très sévère. Vous savez qu'en 1951 il avait fait élire 120 députés de son étiquette à l'Assemblée nationale et, pendant l'été 52, il a dû constater qu'ils étaient tous passés de l'autre côté. Il se trouve que c'était le Général de Gaulle, le libérateur de la patrie, l'homme qui avait réinstauré la République en France et vous voyez le gouffre historique qui sépare l'expérience tellement lourde et significative du Général de Gaulle par rapport aux pauvres histoires que nous sommes en train de vivre. Enfin, vous vous rendez bien compte que, lorsque le Général de Gaulle indiquait à ses amis : « vous pouvez passer du côté du pouvoir, aussi nombreux que vous soyez, eh bien, vous découvrirez qu'avec de mauvaises institutions il est impossible de mener une bonne politique ». Ce que le Général de Gaulle disait, au début des années 50, je le trouve absolument d'actualité aujourd'hui.

Tant que vous aurez la concentration du pouvoir, l'effacement du parlement, l'hyper personnalisation qui fait que, dans notre pays, il n'y a même plus de gouvernement, qu'il a été effacé, qu'il a disparu de l'écran au profit de la seule fonction présidentielle, tant que vous aurez cela, soyez assurés que les choix du pays seront, d'une manière ou d'une autre détournés, qu'ils conduiront, d'une manière ou d'une autre, à l'erreur et que l'on vérifiera chaque fois que les promesses et les réalités ont vu se creuser entre elles un gouffre tel qu'il n'y a que la désillusion qui soit au bout du chemin.

Le citoyen responsable. Si vous ne lui donnez pas les éléments du choix, le progrès de la société devient impossible, car tout le monde à ce moment-là s'accroche à ses "acquis" comme on dit. Les plus jeunes des Français devraient faire un procès en irresponsabilité aux générations politiques qui ont accepté, dans un silence complaisant, que cette accumulation de dette soit ainsi amassée sur leurs épaules. Il y a de la non-assistance à génération en danger dans les choix qui ont été effectuées.

Le droit à la vérité, c'est le droit au mouvement pour une société et, si vous lui dissimulez la vérité, au bout du compte, vous aurez le blocage. Je suis persuadé que c'est une des fonctions principales des institutions démocratiques que de garantir au citoyen qu'on va lui dire la vérité sur sa situation et l'informer des choix disponibles. On va le considérer comme responsable et, dans ce cas, il acceptera les choix. Si on ne lui donne pas cette garantie et qu'on ne l'informe pas sur les choix, il les refusera.

Je suis pour la responsabilité, car la responsabilité, c'est le mouvement. Il faut que nous réfléchissions à la nouvelle définition de l'État. Aux racines du mal français. Il y a que l'État peut s'occuper de tout et que, chaque fois que l'on a un problème, dans la société française, on se tourne vers l'État en disant : Monsieur État ou Madame qui servez l'État, s'il vous plait, veuillez résoudre ce problème à notre place.

La France souffre d'une idée fausse de l'État et il faut que nous nous souvenions de ce qui a été depuis longtemps défini par des esprits, de grands esprits de tout premier plan : chaque fois que vous vous en remettez à un État tout-puissant, au bout du compte, vous finissez avec un État impuissant.

C'est un drame pour la France, qu'à chaque élection les candidats se présentent en laissant croire aux citoyens qu'ils ont, dans la poche, une baguette magique qui va leur permettre de répondre à toutes les questions. L'État ne peut pas se présenter comme celui qui va tout résoudre et s'il le fait, il ment, et au bout du chemin il y a des désillusions qui vont ébranler un peu plus la société française.

Nous croyons à une autre définition de l'État. L'État partenaire, l'État qui dialogue avec la société, avec les personnes du terrain. C'est le seul moyen pour résoudre les problèmes si graves que nous portons. Par exemple, celui qui croit que le problème des banlieues sera résolu par l'invocation du douzième ou treizième plan Marshall que l'on nous promet pour le mois de janvier, alors que nous l'avons entendu à peu près tous les ans, depuis dix ou quinze ans, celui-là sera inéluctablement au bout du compte un déçu.

L'idée que l'État a quelque part les moyens de tout résoudre pour un problème aussi grave, lourd, sociologique, la conséquence aussi lointaine d'une cascade d'accumulation de mauvaises décisions, cette idée est un leurre et au bout du compte, ceux qui la croient seront abusés. Tant que vous n'aurez pas l'idée que c'est sur le terrain que cela se joue avec les habitants eux-mêmes, avec des conseils de quartier, avec leur autorité, avec des associations, avec tous ceux de terrain qu'il faut aider, vous vous tromperez sur le drame et sur la résolution du drame que nous vivons dans les banlieues.

C'est une révolte des injustices qu'il faut soigner sur le terrain et l'État lointain est absolument incapable de le faire. Notre projet est celui du développement humain et de la croissance durable. Durable, la protection du patrimoine, du patrimoine climatique, du patrimoine biologique, dont nous avons la charge, au nom des générations qui viennent. Durable, la question de la dette. Durable, la question des retraites. Ne nous racontons pas d'histoires.

On vend aujourd'hui aux citoyens, aux travailleurs, de faux droits. Nous voulons un système de retraite en équilibre durable et le souci du durable devrait être au coeur de la réflexion politique dans notre pays. Ce n'est pas parce qu’on on se met d'accord sur des vœux que l'on se met d'accord sur des réalités.

Cependant, dès l'instant que l'on vous paie davantage, ce jour-là, plutôt qu'un autre jour, est-ce que, lorsque vous êtes vraiment en difficulté financière, avez-vous vraiment le libre choix ?... Un projet de société de développement humain, c'est un projet qui est fondé sur des valeurs partagées, mises en acte et suivies d'effet.

L’Europe indépendante grâce à la France indépendante. Le combat pour l'Europe indépendante, c'est le même combat que celui de la France qui résiste au modèle dominant dans le monde. C'est la même chose et, en tout cas, pour nous, c'est un projet de société et, si je dois employer le mot exact, c'est un projet de civilisation. Alors, naturellement, ce projet-là, ces quatre chapitres de ce projet : citoyen responsable, l'État partenaire, le développement humain et la croissance durable, l'Europe indépendante grâce à la France indépendante, c'est un combat politique !

Vous vous apercevez qu'il ne ressemble à aucune des deux propositions politiques qui, jusqu'à maintenant, se sont partagées l'espace politique en France. Voyez-vous, de la réussite de ce mouvement, je ne doute pas une seconde et je n'en doute pas plus, d'une certaine manière, que le libérateur de la patrie que j'évoquais à l'instant ne doutait de la victoire finale lorsqu'il est parti à Londres au début du conflit.

Je ne doute pas une seconde, mais je sais la difficulté du chemin et j'ai eu toute occasion d'éprouver ces dernières semaines et ces derniers mois. J'ai eu toute occasion d'éprouver la multiplication des pièges, des influences, des carottes et des bâtons qui pouvaient s'adresser à un certain nombre de responsables, généralement élus, pour les convaincre, amicalement, ou en fronçant le sourcil, de bien vouloir rejoindre le camp des puissants, le camp des vainqueurs.

Je n'ai aucun doute sur la difficulté du combat qu'il va nous falloir conduire.

Je vois bien la conjonction des méchancetés, des rancœurs ou même parfois des haines qui sont conjuguées contre nous. Je vais vous dire, c'est parce qu’il y a cette conjonction-là que nous pouvons être sûrs du chemin. Avec vous et avec eux, je n'ai aucun doute sur le fait que les Français, déçus, les Français qui rencontreront la désillusion, les Français qui attendent et espèrent autre chose vont se retrouver dans la maison commune que nous avons décidée de bâtir.

Je veux dire avec certitude que, dans les rangs des gaullistes en France, il n'est pas possible qu'il n'y en ait pas pour dire « La politique que l'on nous impose est le contraire de ce que nous avons voulu et cru pendant des décennies ». Le gaullisme était un projet de résistance et on propose aux Français, sans le dire, un projet d'alignement.

Mais je sais très bien que dans les rangs du PS, il y a également beaucoup de sympathisants et même de militants, beaucoup, beaucoup de femmes et d'hommes qui commencent à se dire, qui constatent que l'enfermement, la fascination du PS uniquement en direction des rangs sympathiques mais de l'analyse que je ne peux pas accepter de la gauche radicale, que tout cela est une manière de rendre inaudible le message que ce grand parti avait porté pendant des années et des années.

Je suis persuadé que nous devons avoir une attitude ouverte à l'égard de tous ceux-là, qui, d'un bord ou de l'autre, vont un jour poser la question de l'alternative à construire au projet de société que l'on essaie de mettre en place en France. Ceux qui parlaient de frontière entre la droite et la gauche doivent se rendre compte que ces frontières ont changé. Ce n'est plus entre la droite et la gauche, c'est entre une attitude d'alignement sur ceux qui dominent le monde et de résistance en face de ceux qui dominent le monde que se situe désormais la nouvelle frontière. Il y a une société à construire, une société de justice, une société de développement humain, une société de valeurs qui ne récuse rien de l'efficacité économique. J'ai aimé quand Jean Peyrelevade a dit « ce n'est pas avec l'argent qu'il faut réconcilier les Français, mais avec les entreprises, l'esprit d'entreprise et la volonté d'entreprendre, c'est avec l'esprit d'initiative et de création ». Nous revendiquons autant d'efficacité économique, mais plus de justice et des valeurs mieux établies que ceux qui essaient aujourd'hui de nous conduire là où la France ne veut pas aller.

Nous avons créé le seul parti nouveau de la vie politique française et c'est un parti authentique, car ce n'est pas le pâle décalque, la pâle copie, la roue de secours ou le strapontin d'un parti puissant sous l'aile duquel on se situait, auprès de qui on va quémander des prébendes. C'est un parti autonome avec un projet de société qui importe aux citoyens français que nous sommes, ce projet de société importe à l'Europe quand elle pense à son destin, ce projet importe à toute la partie du monde en train de vivre le développement, comme la soumission, à une manière de voir les choses qui ne correspondent pas aux attentes des personnes.

Nous voulons la société de développement humain, c'est ce que les gens attendent et c'est pourquoi le destin du Mouvement Démocrate que nous avons fondé aujourd'hui rencontrera à coup sûr le destin de la France ! »

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commentaires

J
Nous voulons la société de développement humain, c'est ce que les gens attendent et c'est pourquoi le destin du Mouvement Démocrate que nous avons fondé aujourd'hui rencontrera à coup sûr le destin de la France ! » <br /> Si les fédérations départementales suivent ce principe.
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J
arf... un peu long, ton article, Gab ! pas le tps de tout lire...<br /> <br /> Mais j'ai écouté le discours du chef... Excellent, même si je n'ai pas appris grand chose de nouveau par rapport à Seignosse...<br /> <br /> A très vite !
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